«Le cinéma et l’audiovisuel : perspectives et enjeux des structures»

La production tunisienne est maigre et le nombre de salles de cinéma est à compter aux doigts. Les observateurs estiment que la nature du public a changé par rapport aux années 70 et 80. Ils ajoutent que les étudiants, intéressés auparavant par les films politiques et de nature engagée et qui ont fréquenté les salles de cinéma, ont changé de goût. Les salles de cinéma proposent aujourd’hui des films commerciaux sans contenu et le genre pornographique (interdit aux moins de 16 ans) commence à se répandre dans le but d’attirer le public et de ne pas le perdre au profit des cafés. Ils ferment donc leurs portes.

À ces facteurs s’ajoutent la prolifération des ciné-clubs et l’apparition de chaînes satellitaires spécialisées dans le cinéma. D’après les chiffres officiels, il n’existe pas de salles de cinéma dans dix gouvernorats sur 24. Quant aux producteurs, ils se plaignent du fait que les ciné-clubs piratent les films et violent les droits d’auteurs, ce qui les prive des bénéfices de leurs films. images

Et malgré ça !

La situation du cinéma tunisien n’est pas aussi mauvaise qu’on a tendance à le croire. La Tunisie fait  partie des pionniers de l’Afrique dans ce domaine. Sa production augmente au fil des années, tant au niveau de la qualité que de la quantité. Aujourd’hui, ce pays peut se targuer de faire partie des trois premiers pays qui produisent le plus de films. Les deux autres pays qui déploient assez d’efforts dans ce domaine sont le Maroc et l’Afrique du Sud. Toutefois, il existe un problème de distribution que rencontre la production cinématographique tunisienne, qui est confrontée également à un autre problème de taille lié à l’absence de laboratoires. Ce problème engendre un renchérissement des coûts de la production cinématographique. Toutefois, l’on reste optimiste, puisque le cinéma tunisien ne cesse d’enregistrer des succès sur le continent africain.

D’un deuxième volet, certains cinéastes rencontrent un problème de montage financier. Mais on peut s’estimer heureux, car il existe en Tunisie une possibilité d’acquérir des financements locaux parfois assez consistants pour lancer un projet de réalisation d’un film.

L’audiovisuel est considéré comme  l’un des fondements du secteur de la culture en Tunisie et facteur de développement intégral et occupe une place de choix dans la politique de développement national. Le point 19 du programme présidentiel reflète l’orientation de la Tunisie vers l’investissement, la production, la promotion et l’exportation des industries culturelles et des services, toujours, dans le cadre de l’édification de l’économie du savoir. Ce point a mis en exergue,  le potentiel prometteur de l’audiovisuel et les opportunités qu’il offre en matière de développement de toutes ses activités (production télévisée, documentaires, cinéma, publicité…), de partenariat et d’exportation de ces produits sur les marchés maghrébins, arabes et européens. Les entreprises tunisiennes de l’audiovisuel sont invitées, par la suite, à créer de nouvelles méthodes pour communiquer entre elles, l’objectif étant de produire des contenus plus rentables et les promouvoir à l’étranger dans le cadre de programmes ciblés basés sur les nouvelles technologies. Il est également important de  renforcer la participation du secteur aux salons spécialisés à l’intérieur et à l’extérieur du pays, soulignant l’intérêt qu’accorde la Tunisie au développement du partenariat avec les différents pays et à l’encouragement des créateurs et producteurs tunisiens dans les activités culturelles et audiovisuelles.

Artworks Production arrache sa place !

De sa part, Artwoks Production considère le cinéma comme étant une industrie du spectacle qui nécessite des moyens colossaux pour qu’une œuvre soit largement diffusée. Une industrie où la concurrence est présente et forte, et où la course au meilleur film pour toucher le plus large public a fondé l’essor d’un secteur économique où art et technique se conjuguent pour offrir un spectacle sans cesse renouvelé.

Sachant que les conditions d’une offre diversifiée répondant à des besoins difficilement cernables sont un frein à une alternative cinématographique, Artwoks Production défie toutes les contraintes présentes devant elle et lance son film « Oiseaux migrateurs » en 2014. Un film de genre documentaire de 74 minutes en Full HD produit  en Tunisie par les frères Aymen et Akram Moncer avec une réalisation et scénario à Akram Moncer.

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L’exil !! Une douleur amère, une exclusion imposée. Ça fait plus que 37 ans que les sahraouis souffrent dans les camps des réfugiés de Tindouf…Tout en luttant contre ce sentiment de refus et d’exclusion, les Sahraouis défendent férocement leurs terres…Ils rêvent d’y rentrer un jour tel que les oiseaux migrateurs retrouvent leurs terres…

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Les Frères Moncer continuent cette  aventure avec chaque fois un travail surprenant et créatif en termes de production cinématographique et le début avec le film   « Bréka Aziana »  (La dame du lac), de genre doc-fiction lancé en 2009, était un bon point de départ qualifié de  succès.52556834une-dame-jpg

Artworks Production, de jour en jour, profite des nombreuses perspectives de l’industrie de cinématographie et exploite toute enjeu à son faveur pour pouvoir répondre à un public de plus en plus exigent et pour faire face à une concurrence de plus en plus intensive.

 

 

écrit par: Awatef Groun

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